Troisième volet d’un triptyque sur la construction de l’identité dans les mondes créoles,
KANIKI est une pièce dansée où s’exprime le talent de la chorégraphe et danseuse Florence Boyer.
Faisant suite à Charoy’ et Ravaz … sizèr lo swar,
Florence Boyer poursuit son travail chorégraphique sur l’identité et les racines culturelles réunionnaises.
Elle aborde dans ce spectacle la question du déracinement, en résonance avec le drame des « enfants de la Creuse » arrachés à leur terre natale. Se faisant, elle interroge les dimensions de l’exil volontaire ou subi et explore les conséquences sur la corporéité des individus.
Pour cela, elle propose de décortiquer la structure de la danse traditionnelle Maloya qu’elle a noté sur une partition laban en 2008, et cherche à reconstruire une danse à partir d’une amnésie dans une chorégraphie de résilience.
La collaboration de Guy Cools (dramaturge de Akram Khan et Sidi Larbi Cherkaoui) aux côtés de Florence Boyer témoigne de la force de ce projet Kaniki. Une histoire singulière de migration forcée qui fait écho à l’actualité.
Chorégraphie Florence Boyer
Dramaturgie Guy Cools • Assistante à la création Bérengère Roussel
Danseurs Robin Fabre Elissalde, Angel Sinant, Lucie Billig-D’Angelo, Florence Boyer
Composition musicale Jako Maron
Scénographie Gaston Dubois • Costumes Juliette Adam • Création lumière Valerie Becq
Construction décor Cedric Perraudeau • Administration de production Anne-Marie Tendil
Production : Compagnie Artmayage
Coproduction : Cité des Arts, Théâtre Luc Donat, Dansbrabant-Tilburg/Pays-Bas
Partenaires : Ministère de l’Outre Mer, Ministère de la Culture et de la Communication, DAC La Réunion, Région Réunion, Conseil Départemental de la Réunion,
Mairie de Saint Denis,, DGOM Mairie de Paris, ADAMI , La Culture avec La Copie Privée, CDCN Guyane, CDCN La Briqueterie, Musée de l’Histoire de l’Immigration, Centre National de la Danse, Fédération des Enfants Déportés des DROM (FEDD), Radio Paris Fréquences Plurielles (PFP)
« avec le soutien du centre Chorégraphique National de Créteil et du Val de Marne, Compagnie Käfig
direction Mourad Merzouki dans le cadre de l’accueil studio»
« J’ai traité ce sujet des enfants réunionnais dits « de la Creuse » à travers mes souvenirs d’enfant réunionnaise qui avait peur qu’on l’emmène aussi dans la Creuse, à travers mon regard artistique, à partir de rencontres, de témoignages de plusieurs enfants réunionnais déportés, de mes lectures, documentaires, d’ ouverture de regards par rapport à d’autres histoires similaires dans le monde.
Parce que c’est en partant du singulier que l’on peut évoquer l’universel et toucher le plus de monde…ici la migration forcée est au carrefour de cette histoire…qui fait écho encore malheureusement à l’actualité.
J’ai voulu ici évoquer la conséquence de ce déracinement forcé dans les corps en déstructurant ce qui fait un ferment culturel bien ancré à la Réunion: la danse maloya.
J’ai aussi voulu redonner à vivre, à travers ces chorégraphies, des moments qu’on a volés à ces enfants réunionnais déracinés….des moments d’allégresse, de jeux, d’insouciance…
Enfin, j’ai pris la liberté d’imaginer et de laisser naître ce que peut être une mémoire de cette danse maloya qui se reconstruit à partir d’amnésies, de bribes d’éléments, de croyances…de traces vécues…pour laisser parler les corps. » Florence Boyer – Octobre 2018
Aucun commentaire