« Ma métisse mon île, ma métisse ma langue, ma métisse ma danse. »
Des enfants jouent sur les anciennes terres de Madame Desbassyns, esclavagiste en son temps, où la légende dit que son âme erre encore. Entre jeux et pratiques traditionnelles, ils évoluent à travers des sous-entendus, légendes et croyances qui révèlent toute la complexité des rapports interindividuels dans cette île au « patrimoine arc-en-ciel »
Pratiques traditionnelles réunionnaises, hip hop et danse contemporaine se mêlent au son du rouleur, kayamb, bobre et piqueur pour célébrer la diversité culturelle, «trésor vivant » dont l’île pourrait être le laboratoire. Les corps des danseurs s’emmêlent et s’envolent dans des élans qui rappellent tantôt la transe, tantôt l’art de combat qu’est le moring. Le tout est orchestré par les acrobaties et les mouvements organiques de l’influence du break en hip hop.
Ma métisse est un témoignage de l’émotion ayant saisi la chorégraphe qui a quitté l’île depuis huit ans dont la danse laisse apparaître l’intégration singulière de l’histoire et de l’héritage culturel de son île, issus de l’esclavage. Pourquoi ne nous a-t-on pas appris notre vraie histoire ? D’où viennent nos ancêtres, nos croyances, nos mythes, nos légendes, nos préjugés ? Elle tente d’y répondre en mettant en scène des personnages qui ont marqué l’histoire de l’île et qui font partie des souvenirs de tout réunionnais.
Crédit photos : Louis Audoire
presse
Trottoir on line, Kreolische Spezialitäten, 15 mars 2009, p19-20 par le critique de danse Thomas Hahn ( Traduit de l’allemand par A.Laine) « La chorégraphe Florence Boyer crée une danse contemporaine créole, en se basant sur les styles traditionnels de son pays natal, Séga, Maloya et Moring. Elle les mélange au Hip-Hop et à la danse contemporaine. (…) Ainsi, elle fait partie d’une génération de chorégraphes qui ont su créer leur propre expression à partir de styles et de langages venus d’horizon divers. C’est d’ailleurs ainsi qu’est née la langue créole. Le travail de Boyer rappelle en effet l’histoire et la genèse de la langue créole réunionnaise. «Ma métisse» a l’intensité, le sex appeal et l’énergie d’une culture où la musique est centrale. Dans « Ma métisse », des danseuses superbes tourbillonnent comme des enfants pendant que maman fait la roue et que des break danseurs marchent sur les mains. Un monde peuplé d’esprits et de légendes s’offre à nous simplement. Les danseurs conservent toutefois leur propre identité car Boyer s’attache à utiliser l’énergie personnelle de chacun d’eux sans superflu. »
RFI musique, Africaphonie à Paris, 14 mai 2008 par Eglantine Chabasseur Liberté ! « Sur le sol marquetté du Cabaret Sauvage, les danseurs de la troupe réunionnaise Artmayage offrent leur délicate vision d’une abolition qui passe d’abord par la liberté des corps. »
Danser, Réunis dans la diversité, Ouverture sur l’Afrique, numéro spécial Total danse 2011_p 7-9 par Philippe Verrièle « Pascal Montrouge, Yun Chane, Eric Languet et plusieurs pionniers ont donné à la Réunion une visibilité dans le domaine de la danse. Et la relève est là. (…) On va y voir la nouvelle génération, interprètes peu à peu devenus chorégraphes, sensibilités exacerbées par les exemples, enfants prodigues revenant sur l’île: Florence Boyer (…) Un nouveau chapitre. »
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